Soirée Scandinave au 14e Festival Symphonique Un souffle nordique sur l’Opéra d’Alger

Pour la troisième soirée du Festival culturel international de musique symphonique, un vent venu du Nord a soufflé sur la scène de l’Opéra d’Alger.
Cinq jeunes musiciens danois et suédois ont captivé le public avec une interprétation raffinée de la musique de chambre scandinave. Premier ensemble européen à se produire dans cette édition, il a offert une parenthèse d’élégance et de profondeur, mêlant répertoire nordique et hommage au patrimoine algérien.
Le quintette à vent réunissait la flûte aérienne de Simon Rosenkilde Roed, le cor chaleureux d’Arne Martin Juhani Mårtensson, la clarinette fluide de Mikkel Gjerløv Morgaard, le hautbois mélodieux de Gunhild Rebnord et le basson profond de Johannes Eric Christoffer Greding Herjö. Chaque instrument, avec sa sonorité distinctive, a contribué à une harmonie d’ensemble d’une grande richesse, dans une exécution précise et exigeante.
Le concert a débuté avec une œuvre de Jørgen Jersild, compositeur danois connu pour ses textures subtiles et son lyrisme nordique. Le Giocoso, vif et enjoué, a donné le ton avec fraîcheur, suivi d’un Andantino pastoral aux lignes mélodiques apaisantes. Un Vivo plus audacieux a clos cette première partie avec légèreté, évoquant un dialogue entre vents et feuillages, fidèle à l’intention du compositeur de jouer « dans le bois ».
La seconde partie a mis à l’honneur le Quintette à vent op. 43 de Carl Nielsen, figure emblématique de la musique danoise moderne. Ce chef-d’œuvre a révélé toute la palette expressive des vents : un Allegro ben moderato lumineux et structuré, un Menuet d’une élégance dansante, un Prélude contemplatif et un thème à variations oscillant entre rêverie et espièglerie, toujours d’une cohérence remarquable.
Pour conclure, les musiciens ont surpris et enchanté le public en interprétant Bi Allah Ya Hamami, un morceau emblématique du malouf algérien, habilement transcrit pour quintette. Ce geste audacieux et respectueux notamment d’un orchestre qui méconnaît la musique algérienne, a créé un moment de communion sublime, salué par des youyous résonnant dans l’opéra.
Un pont musical s’est ainsi dressé entre deux cultures apparemment éloignées, mais unies par la puissance universelle de la musique. Avec leur maîtrise technique, leur précision et leur profonde musicalité, ces artistes scandinaves ont su émouvoir et séduire. Ils ont rappelé que la musique savante, dans sa plus belle expression, peut être à la fois accessible, vibrante et profondément humaine.