Concert de l’Orchestre symphonique tunisien Une randonnée onirique à plusieurs stations

Une prestation haute en couleurs et époustouflante de maîtrise et de technique a été livrée, lundi 21 avril au soir, à l’Opéra d’Alger « Boualem-Bessaih », par l’Orchestre symphonique tunisien, dirigé d’une main de maître par le maestro Shady Garfi, lors du 5e soir du 14e Festival culturel international de musique symphonique d’Alger.
Devant un public nombreux et conquis, la vingtaine d’instrumentistes dont cinq musiciennes ont exécuté les pièces d’un répertoire savamment choisi, émanant de nombre de cultures dans le monde, ce qui a permis à l’assistance d’apprécier dans les atmosphères solennelles de cette musique savante, de belles mélodies rendues dans les gammes et les variations modales de différents genres de musiques.
Invitant les spectateurs, de plus en plus nombreux, du festival à une véritable randonnée onirique à plusieurs stations, Shady Garfi et son orchestre ont rendu une prestation pleine à travers un programme prolifique fait de partitions qui ont constitué un dialogue des cultures et établi des passerelles d’échanges intéressantes entre les peuples.
Au plaisir d’un public recueilli, les artistes prestataires de l’Orchestre symphonique tunisien ont rendu les pièces, « Petite musique de nuit » de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), « Cinéma paradisio » d’Ennio Morricone (1928-2020), « Danses roumaines » de Bela Bartok, (1881-1945) « Oblivion » d’Astor Piazzolla (1921-1992), « C zardas » de vittorio Monti (1868-1922), « Shanaz Sayeghi » et « Bakhcha Kurd » de M. A.Geray.
Moment fort de la soirée : la jeune Ghalia Benhalima, virtuose du Oud, a foulé la scène de l’Opéra d’Alger en soliste pour interpréter deux des pièces au programme de l’ensemble tunisien, une belle opportunité pour elle de faire montre de toute l’étendue de son talon, maîtrisant son instrument sur le plan technique avec une dextérité des plus pointues, même lors de phrasés rapides !
Le remarquable rendu de la jeune Ghalia Benhalima a suscité du bon répondant chez le public qui, la sentant promise à une belle et grande carrière, l’a remerciée avec des salves d’applaudissements et des youyous nourris.
Le beau voyage généreusement offert par les tunisiens a pris fin dans l’euphorie, avec la pièce « Allô, allô » d’El Hadj El Hachemi Guerrouabi (1938-2006) qui a créé une interaction peu commune dans les concerts de musique classique, connus pour leurs atmosphères généralement empreintes de solennité, entre le public qui chantait en chœurs le texte de la chanson et Shady Garfi et ses musiciens qui l’accompagnaient.
A l’issue de la soirée, le commissaire du festival Abdelkader Bouazzara et l’ambassadeur de Tunisie à Alger Ramdane El Fayedh, ainsi que le maestro de l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger, Lotfi Saidi, ont remis des distinctions aux solistes et au Maestro Shady Garfi, ainsi que le trophée honorifique du festival.