Ronaldo Garza, pianiste et chef d’orchestre du Trio mexicain « À Alger, je me sens comme chez moi »

Pianiste, chef d’orchestre et peintre mexicain, il est une figure éminente et incontournable de la scène de l’opéra international. Il partage avec enthousiasme son attachement à l’Algérie, son expérience européenne et la manière dont la peinture nourrit sa musique.
Vous participez pour la seconde fois au Festival culturel international de musique symphonique, qui se déroule du 17 au 23 avril 2025, à l’Opéra d’Alger. Quel est votre sentiment de monter sur la scène de ce prestigieux antre de la culture et de retrouver le public algérien ?
Cela me fait chaud au cœur de revenir en Algérie. C’est toujours ce même sentiment de joie et de bonheur. Quand le conseiller de l’ambassade du Mexique en Algérie m’a proposé de participer au festival, je n’ai pas hésité. J’adore votre pays, les gens, le couscous, l’architecture, la mer, le soleil, la nature, le mouvement… Tous ces éléments me rappellent le Mexique, ce qui fait que je me sens à l’aise. Je me sens comme chez moi.
Quelle est votre connaissance de la musique algérienne ?
L’année dernière, j’ai cherché à connaître la musique algérienne et à la découvrir. C’est une musique qui a beaucoup de rythmes et qui dégage différentes émotions. De plus, c’est une musique qui utilise beaucoup d’instruments, et c’est ce qui fait sa richesse.
Vous avez quitté le Mexique pour la France avant de vous installer en Allemagne. Cette migration artistique a été couronnée par différentes tournées européennes. Parlez-nous de cette expérience.
Je vis en Europe depuis 2006, et c’est là-bas que j’ai appris le français, puis l’allemand. C’est une belle expérience. Cela m’a permis de mieux comprendre la pratique de la musique classique et symphonique. Ça m’a beaucoup enrichi tant sur le plan artistique, donc musical, que sur le plan humain. J’ai découvert de beaux pays.
Hormis la musique, vous avez une autre passion : la peinture. Cette double casquette artistique a-t-elle influencé votre perception ou votre pratique de la musique ?
En fait, j’ai beaucoup appris de la peinture. J’ai appris comment écrire de la musique. C’est le même processus que peindre une toile : il faut être très patient et avoir une idée claire. Comme je n’ai pas étudié la composition, je dirais que c’est la peinture qui m’a appris à composer. C’est elle qui m’a fait comprendre comment cela se passe. J’ai beaucoup peint et c’est grâce à cet art que j’ai découvert comment composer.